- L’état il est méchant avec moi, ouin ouin ouin !
– Vas-y continue à chouiner comme une vierge effarouchée, la versatilité de ton syndrome de Stockholm m’excite. T’as pas les mêmes tremolos dans la voix quand t’en parles avec tes potes au brunch du dimanche. Là brusquement le sujet devient plus éloquent, on passe subitement de nullité crasse à coolitude. Comme si, être en société, te faisait changer d’avis. Rappelle-toi hier, comme toi, tout le monde discute à bâton rompu sur des sujets politiques dont vous ne comprenez pas le quart de la moitié du commencement d’un. Mais ça flatte tellement vos esprits que vous en remettez des louches jusqu’à pas d’heure. De son coté à lui, même topo, le politicard te parle de choses beaucoup trop lointaines, et quand toi t’es flatté par ses propos, lui s’autoflagorne en rajoutant des mots pour qualifier des concepts qu’il ne comprend pas non plus. En te laissant croire à des enjeux, des stratégies, sur Le Sujet incontournable, Mon Sujet, celui qui nous rassemble, l’Économie. Le gars, c’est la merde des sous-merdes mais il devient éligible à partir du moment où il t’embrouille avec deux trois idées d’Économie. Alors tu bouffes t’avales et t’en redemandes. Tu finis même par carrer un bulletin de vote pour ce tocard qui ne connait rien à rien, et qui ne dirigera absolument rien, car ici c’est moi qui sait et qui gouverne !
– Bah oui mais la fiscalité partout, la baisse du pouvoir d’achat…
– Oh ! Maintenant tu vas la fermer ! On dirait une fausse blonde américaine entrain de chialer devant desperate housetamere ! Est ce qu’il y a un jour de ta vie où tu vas arrêter de nous les briser avec tes problèmes de riche, prends de la hauteur ! À l’heure du mondialisme ! Tu crois sincèrement que l’état à affaire là dedans ? Arrête ta fixette sur ces mecs la. L’état, ce mot qui inquiète tant tes petites oreilles d’asticot qui sait plus où il habite, c’est rien, combien de fois faut il que je te le répète ? L’enjeu il est dans le fric ! Tu devrais le savoir depuis le temps que tu me voues un culte sans borne. Je ne suis pas une alternative ! Je Suis le Maître de ces lieux. Face à mes multinationales pétées d’oseille, face à ces cités de l’argent roi, ils n’ont plus qu’à faire acte d’allégeance et payer ! À tel point que les partis sont tous les mêmes. Ils doivent m’aimer en échange de mon mépris éternel.
De toute façon, pour être un état faudrait déjà avoir une nation sur laquelle régner nan ? Elle est où ta nation ? Montre-la-moi, elle est où ?! Je l’ai buttée ta pute de nation, achevée après lui avoir fait subir les pires sévices corporels. J’ai tué une à une ses particularités, ses spécificités, ses terroirs, ses cultures, ses langues, sa civilisation, même sa monnaie, et si j’avais pu ta couleur. J’ai tué ta réalité pour installer mon règne car je déteste la différence.
– Mais je croyais qu’il fallait aimer les différences c’est écrit sur la publicité
– Qu’est ce que j’ai dit ?! La prochaine fois, j’te prive d’Iphone 7 pendant 2 jours ! bah voila, là tout de suite tu m’écoutes, allez viens rechercher ton nonos. Donc tu ne comprends pas ? Ça brusque ton programme à deux lignes de code ? Mais tu crois que tu es fait pour comprendre, tu es fait pour m’obéir, corps et âmes, alors ferme ta gueule et rampe.
Neo